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Spiritualité

Comment vivre la souffrance physique ?

jan 13 2013

J’écris cet article suite à la demande d’Annick une lectrice qui a une douleur chronique au genou, ce qui l’empêche de pouvoir se déplacer normalement. La douleur ressentie associée à ce handicap ne lui facilite pas la vie. J’écris cet article pour essayer d’avancer sur le sujet en sachant que cela pourra sans doute également rendre service à d’autres personnes dans la même situation. J’avoue en même temps bien volontiers que je ne suis pas le mieux placé pour en parler pour la simple raison que je ne vie pas pour le moment très souvent la douleur physique. Donc n’hésitez pas à participer dans les commentaires et à nous faire avancer sur le sujet. Je vais décrire dans cet article ce que j’ai pu apprendre où lire et m’appuyer sur mes courtes expériences de douleurs physiques.

Il y a deux types de douleur, la douleur physique et ce qu’on va y rajouter par le mental :

Notre corps est un système très complexe qui va nous mettre en alerte dès qu’une agression où un dysfonctionnement a lieu et cela va se traduire par de la souffrance physique. C’est comme une alarme nous invitant à faire différemment. Parfois on force trop sans écouter l’alarme et c’est l’accident. Je pourrais dire la même chose de la souffrance intérieure, Bruno Lallement l’explique bien avec cette métaphore. C’est comme pour une voiture avec l’indicateur qu’il manque de l’huile qui clignote. Si on n’en tient pas compte, cela va être la panne pour bientôt. Quand on est agité et très occupé, il est difficile de voir les petits signes avant-coureurs. Je me suis bloqué le dos il y a quelques semaines et j’ai eu des signes avant coureurs avec une douleur dans le bas du dos en étant sans doute pas bien droit quand je méditais sans m’en rendre compte. J’ai continué malgré tout jusqu’à ce que le corps dise subitement « stop ». Cette douleur aurait du me faire changer dans ma façon de faire. Cela a été une excellente leçon m’invitant à revoir ma copie. Je ne peux que vous recommander une fois de plus de méditer avec le dos bien droit que se soit sur un coussin ou sur une chaise à moins que vous ne soyez allongé comme Annick par nécessité.

Le fait de ne pas voir ses signes avant-coureurs est très lié aux attentes, il m’est arrivé par le passé de me blesser également en course à pied. La raison à nouveau était toute simple. Il y avait un écart entre ce que mon corps pouvait fournir comme effort, comme intensité et l’idée que j’avais en tête de finir coûte que coûte un entrainement spécifique. Sans cette attente, j’aurais été plus attentif au message du corps qui sait quand c’est le moment d’arrêter et de ne pas forcer plus pour le moment. Le corps a toujours besoin de phase de récupération après l’effort.

Certains médicaments qui vont cacher la douleur peuvent avoir ceci de néfaste qu’on perd le signal qui est là pour nous indiquer la limite à ne pas franchir. L’image que j’ai en tête est celle des coureurs qui reprennent l’exercice grâce à l’anti-douleur sans que les symptômes ne soient guéris. C’est la meilleure façon d’empirer la situation. Je ne dis surtout pas de bannir les médicaments contre la douleur, simplement de respecter la voie du milieu et ne pas forcément chercher à vouloir bannir automatiquement toute douleur.

Il y a ensuite la deuxième composante dans la douleur, c’est tout ce qu’on va rajouter par dessus en se sentant attaquer, en se demandant pourquoi cela nous arrive. Quand je me suis bloqué le dos, cela a été une bonne expérience pour me permettre d’apprendre. Entre la seconde où tout est normal et celle où la douleur intense s’élève, tout change. Ce que j’étais entrain de faire n’avait plus importance. Tout le mental devient focalisé sur la douleur physique, sur ce que le corps ressent et comment atténuer cela. La seule solution est d’accepter, on ne peut pas y échapper dans l’instant. Les questionnements arrivent ensuite et c’est très facile de vouloir revivre le passé, de vouloir changer ce qui est. Comme pour le reste, on ne se rend pas service en faisant cela. C’est utile de comprendre pour ne pas reproduire les conditions ayant amené la douleur mais c’est inutile d’en vouloir aux circonstances, ce qui est ainsi.

On peut même percevoir cela comme une chance nous permettant d’apprendre à vivre différent, d’apprendre à voir les choses sous un nouvel angle. Je dis ça en rappelant que c’est facile à écrire quand tout va bien, ce qui n’a rien à voir lorsque la douleur est là régulièrement comme pour Annick. Pour reprendre son cas, la douleur l’a amenée à s’intéresser à la méditation et par nécessité à s’entraîner au lâcher-prise. Avec bien sûr toujours son lot de difficultés et d’étapes comme pour tout le monde. Sans cette épreuve, je ne suis pas sûr qu’elle aurait fait tout cela et découvert une façon nouvelle façon de vivre et de voir le monde.

Et vous, comment vivez-vous la douleur physique lorsque cela vous arrive. Quel conseil partageriez-vous pour Annick ?

Crédit photos dans l’ordre d’apparition: José Goulão

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Tagé douleur physique, faire face à la douleur, vivre la douleur physique

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